Le début de la vie des jumeaux Avery ne semble pas intéressant. Du moins, la véritable histoire des jumeaux est un secret qu'il n'appartient à personne de dévoiler. Parce que Monsieur Avery Sr se refusait à vivre le restant de ses jours sans héritier pour prendre son nom et sa place et sa femme ne pouvait lui en offrir. Alors, il rencontra une sorcière, et cette sorcière devint la mère porteuse de son héritier. Sans qu'elle ne sache que cet homme qu'elle croyait aimer était marié et qu'il la tuerai une fois la venue au monde de son fils. Et comme tout ne se passe jamais comme on l'espère, le petit Nolan Avery ne vint pas seul à la naissance mais avec une petite surprise. Surprise qui prit le nom de Lynn, la femme qui était censé faire comme s'il s'agissait de ses enfants souhaitant garder la petite fille près d'elle.

La mère porteuse morte, la vit débuta chez les Avery, comme dans n'importe quelle famille de sang pur normale. On leur enseigna des valeurs, on leur appris à détester les moldus et leurs enfants, même s'ils étaient des sorciers. Une enfance normale, bien que Lynn était amputée de l'amour de son père qui ne voyait qu'à travers Nolan, son fils unique.

« Tu viens jouer No' ? »
« Papa veut me voir ! »
« Tu iras après ! »
« Non Ly', il faut que j'y aille maintenant ! »
Et le voilà qu'il disparaissait, laissant la petite Lynn avec son balai jouet qu'elle voulait essayer avec son frère. Ils avaient 11 ans et ils venaient de recevoir leurs lettres pour Poudlard. Ils étaient tout excités mais son frère ne semblait plus partager son enthousiasme depuis quelques semaines. Ils avaient toujours tout fait ensemble et là, il préférait aller voir leur père, cet homme si froid qui ne parlait jamais à Lynn, qui ne la regardait jamais, qui ne la considérait même pas comme sa fille. Seule sa mère lui donnait de la valeur, bien qu'elle ne soit pas plus présente au final. La petite fille n'avait que son frère et voilà qu'il parlait pour une nouvelle leçon avec leur père. Qu'est ce qu'ils pouvaient bien faire dans cet immense bureau ? Lynn avait hâte d'être à Poudlard pour faire de nouvelles connaissances.

« SERDAIGLE ! »
Son frère la regarda comme si elle n'était pas un membre de sa famille. Elle retira le choixpeau de sa tête et courut vers sa maison, retenant les larmes qui menaçaient de couler sur ses joues. Son frère ne semblait plus être de le même. Les jours qui suivirent la rentrée, elle fit en sorte de ne pas le croiser, trop blessée par son regard, trop émue par sa déception. Pourtant, ils finirent par se croiser, visiblement, le château n'était pas assez grand pour séparer des jumeaux.

« Pardon Lynn, mais papa m'a dit que si t'allais pas à Serpentard, je devais faire comme si t'étais pas ma soeur ! »
« Je m'en fiche de lui, je veux que tu me considère comme ta soeur ! »
« Tu es ma soeur Lynn, pardon pardon, je voulais pas que tu pleures … »

Et le petit garçon de onze ans enlaça sa jumelle, sa moitié pour se faire pardonner.

Leur père pouvait avoir l'influence qu'il voulait, il ne réussit pas à séparer les jumeaux. Ils se fréquentaient comme avant, Nolan délaissant parfois ses amis pour traîner avec elle. Mais avec les autres, il était froid, arrogant, tellement serpentard. Tandis qu'avec elle, il était doux, attentif et adorable. Elle ne voyait là que le frère qu'elle aimait mais son comportement la désarmait un peu plus chaque jour. Elle, une enfant enthousiaste, fragile et attachante, lui, irritant, arrogant et supérieur. Personne ne pourrait penser qu'ils sortaient du même ventre et pourtant, c'était bien le cas.

Les années passèrent, les jumeaux grandirent, Lynn se fit des amis dans sa maison, Nolan dans la sienne. Ils ne fréquentaient personne qui puisse avoir un quelconque point commun et pourtant, ils se retrouvaient dès qu'ils le pouvaint. Ils s'allongeaient sur l'herbe dans le parc, Lynn étalant sa tête sur les jambes de son frère qui enroulait toujours une boucle entre ses doigts. Ils étaient liés, personne ne pouvait le nier et pourtant, le comportement toujours plus arrogant de son frère inquiétait la petite brune, elle avait peur de cette dévotion envers leur père, elle ne voulait pas perdre son frère dans l'ombre de leur géniteur.

Sixième année;

« Tu es … un loup-garou ... » Essoufflée, Lynn porta la main à son cœur, comme s'il menaçait de s'arrêter à cet instant. En souhaitant repousser Remus loin de sa tête, elle avait pénétré la sienne, se frayant alors un libre accès dans ses pensées, fouillant dans son intimité. Elle en était ressortie épuisée et douchée, constatant que le garçon avec qui elle avait passé tant de temps pour lui apprendre la légilimancie lui mentait, se jouait d'elle. Il lui avait menti chaque mois depuis 4 mois qu'ils s'entraidaient tous les deux. Il lui apprenait à vaincre les créatures du mal, en échange, elle lui enseignait la légilimancie qu'il trouvait fascinant. Mais alors qu'il pénétrait dans ses pensées, elle se surprit à le voir autrement qu'en ami, elle voulait connaître le goût de ses lèvres, la chaleur de ses bras, la douceur de ses cheveux. Et à cet instant, tout dérapa quand elle le repoussa pour entrer dans la sienne, y découvrant le martyr qu'il endurait chaque mois. Affolée, elle recula lorsqu'il vint vers elle et tendit sa main entre eux « Ne m'approche pas ! » Elle attrapa alors ses livres et sortit en courant de la pièce où elle se trouvait. Laissant ainsi Remus seul, comme si elle l'avait considéré comme un monstre.

« Tu m'évites Lupin ! »
« Tu me barres le passage Avery ! » Sa voix glaça le sang de la serdaigle qui le laissa passer, sans vraiment savoir pourquoi. Elle se détourna très vite et le rattrapa, tirant sur son bras pour qu'il ralentisse, qu'il se retourne, qu'il l'écoute. « Je n'ai pas le temps pour ça ! Je dois aller en cours ! »

Abasourdie par sa réaction, Lynn abandonna le combat et se redressa pour aller à son cours elle aussi. Alors que, quelques heures plus tard, ils se retrouvaient non loin l'un de l'autre en cours, elle lui glissa un mot. « Pourquoi tu m'évites ? » La réponse fut tout aussi brève. « Je ne t'évite pas, je respecte ta volonté. »

Se tournant vers lui, elle comprit qu'il avait pris au pied de la lettre son très dramatique « ne m'approche pas ! » Elle l'attendit alors à la sortie des cours et faisant abstraction des autres maraudeurs, elle le prit à part pour lui parler. « Tu ne crois quand même pas que je pensais ce que je disais ? J'étais sous le choc Remus ! »
« Tu me semblais pourtant bien sincère. »
« Je suis désolée, j'étais sans doute blessée que tu ne m'aie jamais dit la vérité ! »
« Mais je ne te dois rien ! »

Laissée abasourdie dans le couloir, elle resta plantée un bon moment avant de se souvenir qu'il était l'heure de manger. Elle se rendit donc à la table des serdaigle, non sans passer près de celle des gryffondor pour frôler de ses doigts le dos du lycanthrope et lui glisser un petit bout de papier. « 21H, Quartiers des préfets. Laisse moi une chance. »

Et il lui laissa sa chance, la chance de s'expliquer. De lui raconter pourquoi elle avait réagi ainsi, blessée qu'il n'ai pas eu assez confiance en elle. Il lui rétorqua que ce n'était pas une question de confiance et elle le comprit mieux qu'elle le pensait. Elle souhaita ensuite lui raconter pourquoi elle l'avait repoussé, pourquoi elle s'accrochait à lui tandis qu'il fuyait. Elle lui avoua avoir des sentiments pour lui et, une nouvelle fois, tout dérapa. Il vint vers elle et, pris d'un élan de passion, il l'embrassa. Ne se faisant pas prier, elle répondit à ce baiser, ravi de goûter ses lèvres, de partager la chaleur de ses bras, de toucher la douceur de ses cheveux. Ils se laissèrent aller cette nuit-là, défiant toutes les règles de Poudlard et de bienséance. Malheureusement, ils avaient mal choisi leur moment, deux jours seulement avant la fin des cours, ils se dirent aurevoir pour ne se revoir qu'à la rentrée.

Septième année;

« C'est pour moi que tu fais tout ça ? »
« Tu as lu dans mes pensées, je te l'avais interdit ! »
« Essaye encore de m'interdire quelque chose Nolan pour voir ! »
« Lynn tu ne peux pas comprendre ! »
« Je comprends très bien que tu n'es pas un pourri comme tu sembles le laisser croire, tu veux simplement que père m'épargne, tu as accepté de devenir son chien pour pas qu'il me tue ! Comment as-tu pu accepter ? »
« Qu'est ce que j'étais censé faire ? Te laisser te faire tuer ? »
« Il ne m'aurait pas tué ! »
« Pire alors, il t'aurait fait souffrir ! »
« C'est toi qui souffre ... » La voix de Lynn se brisa, sa gorge serrée par les larmes qui montaient à ses yeux. Elle s'était rapproché de son frère pendant la dispute fort violente qu'ils avaient et elle avait à présent une main sur son torse, comme si elle souhaitait le repousser le plus loin possible d'elle et de cette souffrance.
« Ça en vaut la peine Lynn, pour que tu vives normalement ... » Le serpent vil et méchant Nolan Avery attrapa le menton de sa jumelle avec tendresse pour qu'elle le regarde. Jamais il ne se comportait ainsi, toujours arrogant et imbu de sa personne. Pourtant il restait une personne avec qui il ne pouvait être cet affreux personnage. Sa sœur, sa jumelle, sa moitié.

« Je viens avec toi, tu vas me faire rentrer dans ton groupe de serpentard, je rejoins l'Alliance, tu ne seras pas seul ! »
« N'importe quoi, tu vas rester chez les serdaigle et faire en sorte d'obtenir ton diplôme ! »
« Et ensuite quoi ? Tu vas me laisser toute seule et t'enrôler dans la magie noire jusqu'aux yeux ? Pas question Nolan ! Je ne te demande pas la permission, je te demande de m'aider à m'intégrer et si tu ne le souhaites pas, je le ferais moi-même ! »

Déterminée, les bras croisés sur sa poitrine, la jeune Lynn semblait prête à tout pour se faire acceptée des serpentards. L'héritier Avery poussa un soupire, il savait que si elle s'y prenait seule, elle rencontrerait des difficultés. Personne n'ignorait qu'il avait une jumelle chez les aigles, personne n'en parlait cependant, elle restait trop coincée dans ses études pour intéresser les autres serpentard et c'était tant mieux. Mais là elle souhaitait changée, elle voulait que les serpentard l'engagent, elle voulait rejoindre l'Alliance et elle était sérieuse.

« C'est une erreur »
« Laisse moi être prêt de toi ! »

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« Tu es contente maintenant ? Les serpentard te connaissent et te demande même de rallier des élèves, c'est ce que tu voulais ! »
« Oui, et je ne vois vraiment pas ce qui te met autant en colère ! »

Elle affichait une attitude désinvolte, comme elle avait toujours su le faire. Elle avait accepté d'entrer dans l'Alliance pour rester proche de son frère, pour être avec lui et pour lui éviter de souffrir mais il ne semblait pas satisfait, plutôt furieux. Elle grimaça légèrement devant cette attitude qu'il avait. Toujours fier et arrogant devant ses amis, il avait du mal à quitter le masque quand il était avec elle. Pourtant il le faisait, tout doucement mais il le faisait. Elle était exactement où elle devait être, auprès de son frère. Peu importe qu'elle ne soutienne aucune idée de l'Alliance, qu'elle déteste son père au moins autant que son frère, qu'elle n'adhère à aucune de leurs idées, elle était là et c'est tout ce qui comptait pour Nolan mais aussi pour elle. Elle devint alors beaucoup plus renfermée, changeant du tout au tout, ce qu'elle avait commencé à faire durant l'été. Elle devint plus froide, plus lunatique. Elle se mit à traîner avec les serpentard, ne délaissant pas vraiment ses amis pour autant.

Lynn n'est cependant pas d'une grande loyauté, elle hésite et elle doute, mettant son frère dans le pétrin. Elle tente de renouer des liens avec Remus Lupin, l'ennemi juré de l'Alliance, elle cherche à lui parler de nouveau parce qu'elle ne peut nier les sentiments qui l'accablent. Elle s'est prise d'affection pour le garçon qu'elle devait rallier à leur cause, elle n'est pas fidèle, elle doute. Elle sait que certains serpentard n'ont pas confiance en elle et pourtant, elle tente du mieux qu'elle peut de les convaindre pour préserver son frère. Mais au fond, elle n'est pas méchante, elle est simplement une jeune fille perdue qui tente de sauver son frère de la chute qu'il a entreprit. Elle ne veut pas le laisser seule mais elle n'est pas à la hauteur de l'arrogance des serpentard.