Ne sont-ils pas merveilleux ?!
Mary leva les yeux au ciel, avant d'échanger un regard désabusé avec Lily. Elle prit un ton dédaigneux, alors qu'elle imitait les élèves de leur maison et ceux de Serdaigle qui fixaient les Maraudeurs avec admiration.
Aussi merveilleux qu'une rage de dent ! Irritants, inutiles...
Elle eut un sourire moqueur en recevant un regard noir de la part du fan club des Maraudeurs. Son sourire s'agrandissant en voyant la"chef" venir vers elle.
Je ne vous comprend pas. Ne voyez-vous à quel point ils sont cool.
Mary fixa son interlocutrice d'un air navré, tentant de chercher en quoi ils étaient censé être cool. Ils n'étaient que des agitateurs narcissiques selon elle.
Ils sont incapables de respecter le règlement, tyrannisent tous ceux qui ne leur plaisent pas et se pavanent dans le château comme s'ils avaient reçu l'ordre de Merlin. Si, je vois encore une fois Potter jouer avec son vif d'or, je jure de le lui faire avaler. Et quant à l'autre Casa nova raté, il n'y a bien que vous pour dire qu'il a tout d'un Dieu !
Elle avait pris son ton le plus sec. Elle savait parfaitement que leur fan club essaierait à nouveau de la convaincre qu'elle était une hérétique et qu'elle devait revenir à la raison, ainsi elle préférait leur faire comprendre qu'elle n'était pas d'humeur à les écouter lui vanter leurs perfections. Pour elle, les maraudeurs étaient pire que les dix plaies d'Égypte et elle aurait adoré qu'ils se fassent virer une bonne fois pour toute.
Du moins, tout cela c'était avant le début de cette année. Face à tout ce qui se passait James avait commencé à changer, montrant qu'il était loin d'être le gamin immature qu'il semblait être. Lily avait ainsi peu à peu arrêter de le détester pour en tombée amoureuse. Mary était donc sorti de son mutisme pour parler avec les Maraudeur et elle s'est rendue compte que Sirius était lui aussi loin d'être ce qu'il semblait être. Elle s'était rapidement lié d'amitié avec lui, trouvant en lui un compagnon de jeu imaginatif. Sa nouvelle activité préférée était donc de le suivre à travers le château pour l'assister dans ses mauvais coups, surtout quand ils avaient l'Alliance pour cible. Ils adoraient se taquiner, entre piques cinglantes et jeu de séduction innocent. Sauf, que le jeu innocent semblait avoir déraper, puisqu'elle se surprenait à ressentir de la jalousie en voyant la moitié des filles lui courir après, et elle se surprenait aussi à penser les remarques qu'elle lui faisait. Si jusqu'à maintenant, elle avait trouvé leur petit jeu amusant, elle commençait à le trouver effrayant quand elle sentait son cœur battre plus fort à l'approche de son ami. Elle ne pouvait pas être amoureuse de lui ?! N'est-ce pas !


Severus et moi nous ne sommes plus amis. Et ne me dis pas que tu m'avais prévenu !
Mary prit son amie dans ses bras, voulant la réconforter. Elle avait bien compris qu'il ne s'agissait pas d'une nouvelle menace en l'air de la part de Lily, mais bel et bien d'une dispute qui ne verrait cette fois pas de réconciliation. Cette fois-ci avait été la fois de trop ! Lily avait été bien trop blessée de cette nouvelle insulte.
Oh Lily, je suis vraiment désolée. Mais, c'est une bonne chose ! Servilo trempe dans des choses pas clairs avec ses chers amis Serpentards, plus tu seras loin de lui, mieux tu te porteras.
Elle avait beau tenté de respecter l'amitié qui les unissait, elle le trouvait de bien mauvaise compagnie, et préférait savoir Lily loin de ses plans douteux.
J'ai tout fait pour qu'on reste amis, et passer l'éponge, mais là c'est la goutte d'eau. Il m'a une nouvelle fois traité de Sang... Enfin, bon tu sais bien de quoi.
Oh, oui, elle voyait parfaitement. Il avait une nouvelle fois insulté Lily sur ses origines alors qu'elle avait simplement voulu l'aider. Il s'était enfoncé tout seul comme un grand, et tout cela parce qu'il ne voulait pas perdre la face devant sa maison.
Je n'ai jamais compris pourquoi tu étais amie avec lui. Il a l'air d'un croquemort. Je dirais même plus un croquemort aux allures de psychopathes.
Elle avait toujours pensé que Severus était un peu trop intéressé par la magie noire pour être honnête, et elle ne lui a jamais fait confiance, souhaitant que Lily s'éloigne de sa mauvaise influence. Mary aurait du mal à compter le nombre de disputes entre elles à chaque fois que le sujet Servilo était lancé. En effet, Mary ne cessait de prévenir Lily qu'un jour cela finirait mal si elle restait amie avec lui. Et bien qu'elle n'appréciait pas vraiment les manières des Maraudeurs, elle était prête à applaudir quand il s'en prenait à lui. Mais maintenant qu'il était à la tête de l'Alliance, elle le portait encore moins dans son cœur. Surprise ? Pas le moins du monde ! De son point de vue, l'Alliance est une bande de malades mentaux, alors pas étonnant que celui qu'elle aime tant appelé Oncle Fétide en soit le "chef". Ne dit-on pas qui se ressemblent s'assemblent ?!


J'ai trouvé ! On pourrait s'appeler la Ligue.
Mary sourit face à l'idée de son amie. La Ligue ? Ça faisait très héros de BD. Ils allaient aussi se donner des noms de codes ? Elle verrait bien Lily en Wonderwoman.
Lily, t'aurais pas lu un peu trop de Comic. On va tout de même pas porter des capes, des collants et tout le reste.
Elle échangea un rire avec sa meilleure amie, rire que certains partagèrent avec elles, alors que d'autres les dévisager sans comprendre. Elle expliqua rapidement à ceux que ça intéressait, leur faisant un rapide résumé sur la ligue des justiciers.
Tout le monde avait voté à l'unanimité pour, trouvant que c'était une excellente idée. Comme le voulait Dumbledore ils s'étaient alliés, sauf loin d'être réellement unis, le château était plus que jamais un champ de bataille, où la Ligue et l'Alliance s'affrontaient sous les yeux de l'Indépendance. Comment aurait-ils pu s'allier alors qu'ils avaient des visions bien trop différentes ?! Après tout, l'Alliance n'était en premier lieu que l'instrument de vengeance de Servilo pour toutes les humiliations que les Maraudeurs lui avaient fait subir. Mary les méprisaient car tout le gratin des Serpentards composaient ce groupe. Tous des amoureux de la magie noire aux préjugés ridicules sur les nées-moldus. Elle faisait tout pour les court-circuiter quand ils tentaient de recruter de nouveaux élèves, de gré ou de force. Après tout, elle savait parfaitement de quoi ils étaient capables étant donné qu'elle avait eu à faire à Mulciber personnellement et que depuis, elle s'assurait de ne jamais se retrouver seule avec lui. Bien qu'elle n'avait nullement peur de lui, elle n'avait aucune envie de lui donner la moindre chance de pouvoir tester ses idées tordues sur elle.


Que vois-je ? Une petite griffy éloignée de ses camarades ?
Mary était sur le chemin pour rejoindre la tour des Gryffondors quand elle avait croisé Mulciber. Ne voulant pas engager une confrontation, elle fit comme si elle ne l'avait pas entendu. Ne semblant pas appréciée cette froide indifférence, elle se retrouva bien vite bloquée par la prise de Mulciber sur son bras. Loin de vouloir s'écraser, elle le fixa avec défi.
La petite griffy allez retourner parmi les siens. J'apprécierais donc que tu me lâches !
Bien qu'il tenait toujours son bras, elle tenta de mettre le plus de distance entre elle et lui. Voyant cela, il resserra sa prise sur son bras, avant de sortir sa baguette. Elle voulut faire de même, mais il arrêta vite son geste, lui lançant un sort. Elle serra les dents alors qu'une vague de douleur l'atteignait, se demandant quel sort il avait pu lui envoyer.
Voilà qui est mieux. Il y a deux ou trois petites choses que j'ai appris, et je pense que tu ferais le cobaye idéal.
Il ne croyait quand même pas qu'elle allait gentiment attendre, pendant qu'il testait sur elle ses sorts de magie noire?! Le style rat de laboratoire très peu pour elle ! Bien qu'elle ne fasse pas vraiment le poids face au gabarit de Mulciber, elle profita qu'il s'auto-congratule pour lui écraser le pied afin de se dégager et de récupérer sa baguette. Il poussa un cri surpris tout en lui lançant un regard haineux. S'il avait cru qu'elle ne tenterait rien, il était cru encore plus stupide que ce qu'elle avait cru. Car malgré le fait qu'elle ne soit pas bien forte, elle savait où frapper pour faire mal.
Ne crois pas que je sois incapable de me défendre. Continue ton petit jeu et moi aussi je te ferais goûter à deux ou trois sorts de mon cru.
Elle lui lança un expelliarmus suivi d'un petrificus totalus, le laissant au bon soin du concierge qui ne tarderait pas à passer. Il avait intérêt à préparer une excuse en béton pour expliquer ce qu'il faisait par terre, totalement immobile. Ce qui amusait Mary, c'était qu'il ne pouvait la dénoncer sans qu'elle-même n'aille raconter qu'il s'était servie d'elle pour tester un sort de magie noire. Elle se frotta d'ailleurs le bras qu'il avait serré, tout en tentant d'ignorer la sensation de brulure qu'elle ressentait. Heureusement pour elle, qu'il ne maitrisait pas réellement le sort qu'il lui avait jeté.
Sauf que loin de l'avoir découragé, il semblait au contraire bien déterminé à lui remettre la main dessus pour vérifier s'il s'était amélioré. Ils se lançaient ainsi dans des duels de regards noirs dès qu'ils se croisaient, se provoquant de loin. Elle comptait bien tout faire pour qu'il ne parvienne pas à ses fins, restant toujours en groupe, alors que lui tenter de l'isoler. Cependant, il avait à faire à un obstacle de taille, étant donné que Sirius n'était jamais bien loin, jouant les parfaits gardes du corps. Cependant, agacée par le harcèlement de Mulciber, elle s'est promis que s'il persistait, elle lui montrerait qu'elle n'avait pas besoin de baguette pour le mettre au tapis. Selon elle, une bonne droite ne lui ferait pas de mal pour lui remettre les idées en place !



Alichounette de mon cœur, pourrais-tu me dire pourquoi tu es en train de dessiner des cœurs remplis de F sur ta copie ?
Mary avait pris son ton le plus innocent, bien qu'il était totalement démenti par son sourire malicieux. Alice sortit de ses rêveries avant de la dévisager avec panique, rangeant à toute vitesse la parchemin sur lequel elle gribouillait quelques secondes auparavant.
Ce n'est absolument pas ce que tu crois !
Elle rit en voyant son amie rougir, tout en lançant des coups d'œil inquiets vers Franck Londubat.
Mais, je ne crois absolument rien, je ne fais que constater les faits. Notre cher Franck a une admiratrice...
Alors quelle allait continuer sa phrase, Alice fila a toute vitesse pour éviter son interrogatoire. Mary ne perdit pas son sourire, fixant Franck avec intérêt. Depuis le temps qu'elle avait envie de jouer les Cupidons ! Se déplaçant rapidement, elle prit place à côté de lui sans aucune gêne, virant ceux qui la dérangeaient.
Franck que penses-tu d'Alice ?
Elle étudia sa réaction, ne retenant pas un sourire satisfait en le voyant lui aussi rougir puis prendre un air rêveur.
Hé bien, comme tu le sais, nous sommes de très bons amis. Elle est ma confidente.
Amis ? C'est cela oui, et elle, elle voulait interviewer le calamar géant. Non, mais franchement, des amis ne soupiraient pas chacun dans leur coin quand l'autre était dans leur champ de vision. Et après deux ans à les voir se tourner autour sans jamais rien oser, elle était bien décidé à jouer les mères marieuses. Parce que sinon, vu la vitesse à laquelle ils allaient, ils seraient ensembles à l'âge de 90 ans.
Hé bien, je sais en effet que vous êtes amis, mais je sais aussi qu'il serait temps que tu te décides à lui demander de sortir avec toi.
Ça à l'air si simple comme ça ! Mais, si ça l'était vraiment tu ne serais pas ici, mais en train de dire ce que tu ressens à Sirius !
Elle eut bien du mal à ne pas laisser sa mâchoire se fracasser sur le sol. Comment ça, ce qu'elle ressentait ?! Avait-il pris un cognard dans la tête récemment ? Elle ne voyait définitivement pas de quoi il voulait parler. Sirius et elle étaient juste de bons amis qui aimaient se taquiner, rien de plus.
Franck, tu as un peu trop d'imagination. Tu ferais mieux de penser à avouer tes sentiments à Alice, plus que d'imaginer des choses aussi ridicules.
Elle avait parlé de façon un peu sèche, vexée qu'il est mis le doigt sur un sujet sur lequel elle ne voulait pas s'attarder. Franck se contenta de la fixer quelques secondes, souriant gentiment face à son déni. Il était observateur et avait parfaitement remarqué que quelque chose se tramait entre eux, peu importe qu'ils ne veuillent pas se l'avouer.
Mary se leva le plus dignement qu'elle put, un peu assommée par cette conversation. Si au départ, elle avait trouvé amusant de s'en mêler, elle avait finalement trouvé la tournure de cette discussion bien peu divertissante. Elle ne voulait en aucun cas réfléchir sur ce qu'elle ressentait envers Sirius. Ils étaient amis, de très bon amis qui aimaient plaisanter ensembles. Hors de question qu'elle gâche cela ! Mieux vaut avoir cela que rien du tout.